Prescription surabondante de psychostimulants aux enfants hyperactifs

Publié le 01/03/2019 dans les catégories Santé

Patrick Hetzel vient d’interroger sous forme de question écrite la ministre des solidarités et de la santé au sujet de l'augmentation inquiétante des prescriptions de psychostimulants aux enfants dits "hyperactifs" en France, ce alors même que les études évoquant la dangerosité de ces amphétamines ne cessent d'affluer. En France, les médicaments à base de méthylphénidate prescrits contre les troubles déficitaires de l'attention avec hyperactivité (TDAH) chez l'enfant et l'adolescent sont la Ritaline (Novartis), le Quazym (Shire, le Concerta (Janssen-Cilag) et le Medikinet (HAC Pharma). Selon la Caisse primaire d'assurance-maladie (source AMELI), le nombre de boîtes de psychostimulants remboursées par la Sécurité sociale est passé de 503 956 en 2012 à 813 413 en 2017, soit une augmentation de plus de 61% en seulement 5 ans... D'après la revue médicale indépendante Prescrire, cette augmentation est inquiétante vu l'efficacité très limitée de ce médicament et ses risques établis : "Selon une synthèse qui a rassemblé les données de dizaines d'essais cliniques, l'évaluation du méthylphénidate chez des enfants et des adolescents souffrant d'un syndrome d'hyperactivité avec déficit de l'attention est de faible qualité. Selon ces données, au bout de quelques semaines de traitement, l'efficacité semble modeste sur les symptômes, la qualité de vie et le comportement scolaire. Les effets indésirables à long terme n'ont pas été étudiés dans des essais comparatifs alors que le méthylphénidate est connu pour exposer à des effets indésirables graves cardiovasculaires et neuropsychiques." De plus, selon les résultats d'une étude récente réalisée par une équipe de l'Université de Copenhague publiés dans la revue médicale Scandinavian Journal of Child and Adolescent Psychiatry and Psychology, le méthylphénidate peut provoquer des hallucinations et d'autres symptômes psychotiques. Patrick Hetzel souhaite donc savoir ce que Madame la Ministre de la santé compte entreprendre pour traiter cette question de santé publique.