Impact de la pandémie sur la santé et l’espérance de vie des Français

Publié le 15/06/2021 dans les catégories Santé

Lundi 14 juin 2021, dans le cadre du contrôle de l’action du gouvernement, s’est déroulé dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale un débat sur l’impact de la pandémie sur la santé et l’espérance de vie des Français.

Patrick Hetzel y est intervenu comme orateur du groupe Les Républicains en discussion générale et afin de poser des questions au gouvernement :

« Madame la Présidente, Monsieur le Ministre, mes chers collègues,

Nous abordons ce soir la question de l’impact des mesures prises dans le cadre de la crise sanitaire sur la santé et l’espérance de vie des Françaises et des Français.

Beaucoup d’aspects sont évidemment importants et comme les collègues qui m’ont précédé à cette tribune, ils concernent entre autres les jeunes et nos aînés. Toutefois, l’un des sujets qui mérite toute notre attention, c’est de toute évidence celui des nombreux retards de prise en charge d'autres maladies qui ont été inévitablement entraînés par la COVID car tous les médecins nous ont fait remonter l’information selon laquelle la prise en charge des maladies chroniques a été fortement retardée.

Ainsi, lors des périodes de pic pandémique et de confinement, avec la saturation des hôpitaux, du personnel malade et la réorientation des moyens humains et financiers vers le traitement des patients atteints de la COVID-19, les professionnels de santé ont observé une diminution ou un ralentissement de nombreux services hospitaliers et ambulatoires dédiés à d'autres maladies.

On a ainsi assisté en France à :

  • une quasi-interruption des opérations chirurgicales considérées comme non essentielles (comme par exemple des chirurgies électives du genou) et des consultations externes de chirurgie,
  • une diminution très significative de tous les diagnostics du type échocardiogramme, échographie transœsophagienne, angiographie coronarienne et des tests d'efforts,
  • une diminution des traitements des maladies cardiovasculaires. 

Vous l’avez compris, toute la politique de prévention et de soin a été touchée par cette pandémie.

Il semblerait que même la médecine nucléaire pourtant importante dans le traitement de certains cancers aurait connue des baisses significatives d’activité.

De même, les procédures de diagnostic auraient également très significativement diminué comme les scanners, les scintigraphies pulmonaires et osseuses, les études myocardiques ou encore les études thyroïdiennes.

Mes questions ce soir au gouvernement sont donc très simples :

Premièrement, pouvez-vous nous indiquer, dans le prolongement de ce diagnostic que j’espère partagé, quel est selon vous l’impact de ces très nombreuses déprogrammations et procrastinations d’actes médicaux sur la santé des Françaises et des Français ?

Deuxièmement, avez-vous déjà une idée des conséquences que cela aura inévitablement sur leur espérance de vie ?

Enfin, avez-vous des chiffres précis du nombre de personnes qui ont, en raison de cela, perdu d’importantes chances de guérison liées au retard de prise en charge suite à un diagnostic trop tardif ?

Monsieur le Ministre, il serait paradoxal qu’en cherchant à sauver des vies, on ait contribué à empêcher d’en sauver d’autres.

Par avance, merci pour vos réponses. »