Parcoursup : Patrick Hetzel interroge la Ministre de l'Enseignement Supérieur

Publié le 13/07/2018

Dans le cadre des séances de questions au gouvernement, Patrick Hetzel interroge, madame Frédérique Vidal, au sujet de la plateforme Parcoursup :

« Ma question s'adresse à Madame la ministre de l'enseignement supérieur. L'accès à l'enseignement supérieur a connu un changement radical avec la mise en place, dans la précipitation, de Parcoursup. Alors que le but affiché était de supprimer le tirage au sort, force est de constater que vous avez aggravé la situation. Aujourd'hui il y a encore 150 000 bacheliers qui n'ont pas de proposition favorable. Par ailleurs, les bacheliers et leurs familles s'étonnent des délais exceptionnellement courts pour valider un choix et l'absence totale de voies de recours effectives pour les candidats moins chanceux. Désormais, les bacheliers sont contraints de confirmer, dans un délai de six jours, les propositions d'admission.

En s'abstenant de prévoir que le silence gardé par un établissement sur une candidature présentée équivaut à une décision de refus immédiatement contestable, le texte prive les lycéens de toute voie de recours avant le terme de cette procédure, soit le 5 septembre, date qui coïncide avec la rentrée universitaire. Enfin, la plus grande opacité entoure le fonctionnement de Parcoursup. A rebours de la loi pour une République numérique, vous vous opposez à la communication des algorithmes locaux élaborés pour déterminer l'ordre des dossiers. Les candidats malheureux n'ont que des informations parcellaires sur les motifs de refus. Sous couvert de la protection du secret des délibérations, vous avez instauré un régime particulièrement dérogatoire au droit d'accès aux principaux traitements algorithmiques utilisés pour l'adoption de décisions individuelles. Cette absence totale de transparence dans l'accès à l'enseignement supérieur est une véritable régression. Madame la ministre que comptez-vous faire pour rectifier le tir, mettre en place une procédure équitable et surtout pour que les dizaines de milliers de bacheliers qui attendent encore puissent enfin savoir où ils étudieront l'an prochain ? »