Projet de loi de finances pour 2022
Publié le 19/11/2021 dans les catégories Economie
En 2017, la majorité présidentielle promettait l’avènement d’un nouveau monde qui en finirait avec les pratiques de ses prédécesseurs et restaurerait la crédibilité de l’Etat. Elle promettait une gestion plus saine et responsable des finances publiques, une politique plus respectueuse du Parlement et des oppositions, une réduction des dépenses, des déficits et de la dette. 5 ans après, la désillusion est totale, tant le gouffre entre les promesses et les actes est béant ! La réalité, c’est que la France est devenue le maillon faible de l’Europe, et que le bilan du quinquennat de Monsieur Macron interdit à sa majorité de fanfaronner.
En effet, après 5 ans de gestion En Marche, la France enregistre le plus haut niveau de dépenses publiques d’Europe, elle affiche le pire déficit commercial en Europe et est devenue la championne d’Europe des taxes et des impôts. La France est désormais plus endettée que 24 des 27 autres pays de l’Union européenne. Et c’est bien trop facile de tenir la crise pour responsable de ces piteux résultats qui ne s’expliquent, en réalité, que par une gestion défaillante des comptes publics, et donc de l’argent des Français. Hélas, ce n’est pas le budget 2022 qui va inverser la tendance... Bien au contraire, il acte un renoncement complet du gouvernement face à toutes ses belles promesses de 2017. Il acte surtout la flambée des dépenses électoralistes qui se multiplient de manière totalement irresponsable, à quelques semaines de la Présidentielle.
Quant à notre dette, pourtant vertigineuse, elle est devenue la dernière des priorités gouvernementales. Elle aura augmenté de près de 680 milliards d’euros durant le quinquennat et s’apprête à franchir le chiffre astronomique des 3000 milliards d’euros... alors que déjà le seuil de 2000 milliards d’euros nous avait interpellés. Rien que les intérêts de la dette vont nous coûter plus de 38 milliards d’euros cette année.
Enfin, il convient de le dire avec gravité, les conditions d’examen de la loi de finances pour 2022 sont indignes d’une démocratie moderne. Jamais un budget n’aura semblé aussi peu préparé, aussi improvisé, aussi peu respectueux du travail parlementaire. Durant la première lecture, le Gouvernement a présenté 125 amendements de dernière minute sur son propre projet de loi. Dont un amendement voté en catimini un lundi soir, qui ouvre, chose totalement inédite sous forme d’amendement de dernière minute, 3 milliards d’euros de crédits nouveaux et 34 milliards d’autorisations d’engagement. Décidément, la fièvre dépensière de l’actuelle majorité va de pair avec un mépris total de la représentation nationale.
Au total, ce sont près de 15 milliards de dépenses nouvelles que le Gouvernement a introduits dans ce budget depuis septembre dernier. Le tout sans avis du Conseil d’Etat et sans études d’impact.
Il faut cesser d’instrumentaliser la crise quand le gouvernement est responsable d’une hausse de 100 milliards d’euros en 3 ans des dépenses ordinaires ! Ce sont des dépenses courantes qui n’ont strictement aucun lien avec la crise. Nous approuvions le quoi qu’il en coûte, mais la crise ne peut pas vous servir en permanence d’excuse ou d’alibi. Enfin, malgré cette promptitude à dépenser sans compter, la majorité actuelle rejette toutes les propositions des Républicains de baisse des taxes ou de suppression des taxes sur les taxes. Ainsi, pour répondre à la flambée des prix de l’énergie ou des carburants, une baisse durable des taxes aurait été bien plus simple et bien plus juste qu’une distribution hasardeuse et absolument pas ciblée d’un chèque de 100€. Surtout, quand nous savons que le gouvernement n’est jamais revenu sur la hausse de 3,8 Mds€ des taxes sur les carburants de 2018. Ce budget ne baisse pas les taxes des générations présentes et augmente le fardeau des générations futures. Pour toutes ces raisons, comme l’ensemble de ses collègues du groupe Les Républicains, Patrick Hetzel a voté contre ce projet de budget.