Réforme du lycée : offre de formation réellement disponible ?
Une réforme des filières du lycée est en cours. Elle supprime les filières L, ES et S et les remplace par des spécialités.
Au nombre de douze, ces nouvelles spécialités (voir schéma ci-dessous) sont proposées aux lycéens qui en choisissent trois pour leur année de première et ensuite deux parmi les trois suivies en classe de première pour l'année de terminale. Par ailleurs, l'enseignement supérieur s'oriente de plus en plus vers la mise en place de pré-requis pour intégrer la première année de tel ou tel cursus, ce qui dans l'absolu est une bonne chose. Toutefois, cette réforme du lycée s'accompagne de fait d'une nouvelle carte de l'offre de formation et tous les lycées n'offriront donc pas toutes les spécialités.
Se pose donc avec une grande acuité la question de l'offre de formation réellement disponible sur un territoire donné. Si cette offre n'est pas complète, les élèves devront soit aller parfois très loin pour suivre les spécialités qui les intéressent soit les suivre par correspondance (dixit le ministère de l'Education nationale) ou alors y renoncer pour suivre celles disponibles en proximité.
Si cette réforme n'aura que peu d'incidences sur l'offre de formation disponible dans les centres urbains, il est clair que cette réforme va impacter l'offre de formation dans nos territoires ruraux. Ainsi, beaucoup de lycées en ruralité ne proposeront que 5 ou 6 de ces spécialités. Il faudra analyser cela attentivement territoire par territoire car cette réforme que le ministre Blanquer habille en disant que cela offrira plus de liberté aux lycéens est avant tout purement budgétaire et une nouvelle fois nos territoires ruraux risquent d'en faire les frais car pour qu'il y ait liberté encore faut-il que l'offre de formation soit réellement disponible ce qui ne semble hélas pas être le cas.
Soyons donc très attentifs à la carte des formations et préparons-nous à réagir à une réforme qui risque d'accroître les inégalités scolaires alors qu'elle était censée les réduire.